Cyril Cornet
Traffic Manager
15/2/2023
5 min

Soan vous explique comment gérer efficacement son burn rate

Avez-vous déjà acheté une voiture ?

Si c’est le cas, vous avez sûrement vérifié plusieurs choses avant de sortir votre carte bancaire. Son design, sa taille, la présence de néons et de jantes chromées, etc.

Mais surtout, vous avez regardé sa consommation, le nombre de litres qu’elle utilise pour faire 100 km, et la taille de son réservoir.

Plus que le reste, ce sont ces facteurs-là qui vous permettent de savoir si cette voiture peut vous emmener loin pour un coût raisonnable. Ou si au contraire, elle risque de constamment tomber en panne et de vous coûter cher.

Le burn rate, c’est exactement pareil, mais pour une entreprise !

Et comme pour une voiture, il faut bien en comprendre le vocabulaire et le maîtriser pour que votre start-up vous emmène sans problème vers le soleil couchant.

Donc relevez vos manches et enfilez votre plus belle combinaison de mécano, il est temps d’ouvrir le capot et de se familiariser avec le burn rate.

Qu’est-ce que le burn rate ?

Lorsque l’on procède à l’analyse financière d’une entreprise, on calcule plusieurs ratios et indicateurs financiers afin d’évaluer sa santé financière.

Parmi eux, on trouve le burn-rate (terme anglais que l’on traduit “taux de combustion” en français) qui est une notion à la fois très simple et terriblement importante.

Il s’agit d’une mesure du flux de trésorerie négatif, c’est-à-dire l’argent qui sort des caisses de votre entreprise.

Cet indicateur représente la vitesse à laquelle une entreprise dépense sa trésorerie (et donc “brûle” (burn) ses réserves de cash) pour payer ses coûts opérationnels.

Il est particulièrement utilisé pour jauger des entreprises en cours de développement qui ne génèrent pas encore de cash flows positifs et qui ne font donc pas de profit net.

Autrement dit, il est très souvent utilisé pour évaluer des startups. Mais il est aussi très regardé pour évaluer la valeur d’une entreprise pour déterminer un prix d’une cession ou lors d’une IPO.

Il existe deux calculs du burn rate, le burn rate brut (gross burn rate) et le burn rate net.

Le burn rate brut

Le burn rate brut prend en compte tous les décaissements de l’entreprise (donc le montant de ses coûts) sans se préoccuper des éventuels encaissements (les rentrées de cash) sur une période donnée.

Pour le calculer, il suffit d’additionner l’ensemble des dépenses de l’entreprise sur un mois (locaux, salaires, frais de fonctionnement, etc.).

Le nombre ainsi obtenu correspond au burn rate brut d’une entreprise.

Exemple :

La startup A dépense chaque mois :

  • 9000 € de loyer
  • 30 000 € de salaires
  • 5000 € de frais opérationnels supplémentaires (matériels, logiciels, etc.)

Le calcul de son burn rate brut sera donc de (9000 + 30 000 + 5000) = 44 000€.

Cet indicateur donne un ordre d'idée des flux sortants de l’entreprise.

Mais pour une lecture plus précise, il est nécessaire d’utiliser le burn rate net.

Le burn rate net

Cet indicateur calcule un flux net de trésorerie. Il comptabilise les dépenses de l’entreprise en y soustrayant les rentrées d’argent, afin d’avoir une vision exacte de l’état de la trésorerie et sa baisse mensuelle.

Exemple :

La startup A dépense chaque mois :

  • 9000 € de loyer
  • 30 000 € de salaires
  • 5000 € de frais opérationnels supplémentaires (matériels, logiciels, etc.)

Mais elle vend aussi pour 5 000€ de produits tous les mois

Le calcul de son burn rate net sera donc de (9000 + 30 000 + 5000) – 5000 = 39 000€.

Cet indicateur est crucial pour un chef d’entreprise ou de potentiels investisseurs, car il indique non seulement le potentiel de croissance de l’entreprise, mais surtout le temps dont elle dispose avant de manquer d’argent et le rythme auquel elle le dépense.

Pourquoi le burn-rate est-il important pour une start-up ?

Le burn rate ne représente pas qu’un montant de dépenses sur une période donnée.

Il est aussi le 1er indicateur à regarder pour connaître l’espérance de vie d’une startup dans les conditions actuelles.

Lorsque l’on connaît la trésorerie de l’entreprise ainsi que son burn rate net, on peut calculer une estimation grossière de sa durée de vie.

Il suffit de diviser la trésorerie restante par le burn rate net pour avoir le nombre de périodes (généralement de mois) durant lesquelles les liquidités de l’entreprise suffiront pour couvrir ses frais fixes et à partir de quand il y aura un manque de trésorerie à combler.

Exemple :

Si nous reprenons notre startup A et son burn rate net mensuel de 39 000 €.

Si elle possède une trésorerie de 280 000€, le calcul de sa durée de vie estimée dans la situation actuelle est le suivant :

280 000/39 000 = 7,18 mois

Cela veut dire que si ses flux de trésorerie (entrants et sortants) restent constants, l’entreprise peut fonctionner 7 mois avant de manquer d’argent.

Et il s’agit d’une information inestimable !

C’est un compte à rebours

Il indique de combien de temps dispose l’entreprise pour générer des revenus supérieurs à ses dépenses ou trouver des fonds supplémentaires. Donc il est un marqueur à suivre lors de la poursuite de la croissance.

Pour un investisseur, cette information est importante, car elle le renseigne sur la situation financière de l’entreprise et lui indique combien de temps son investissement va permettre à la startup de survivre en fonction de la vitesse à laquelle elle dépense ce nouveau capital.

Il sait donc combien de temps, elle a pour réussir à atteindre la rentabilité avant de devoir chercher de nouveaux financements en plus des siens. Il a aussi des indications sur la direction financière et la gestion d’entreprise de la société dans laquelle il songe à investir.
Autrement, il s’agit d’informations essentielles pour des investisseurs au moment de confirmer un investissement.

Une aide à la décision

Plus cette durée est élevée, plus ils peuvent être confiants dans la capacité de l’entreprise à réussir à générer des profits, donc de devenir rentable, et donc de leur permettre de réaliser une plus-value sur leur investissement.

Plus ce temps est court, plus l’entreprise risque de manquer d’argent avant d’avoir réussi à conquérir son marché et trouver la profitabilité.

En règle générale, il est conseillé pour une startup d’avoir un burn rate et une trésorerie qui lui permettent de tenir au moins 6 mois sans avoir besoin d’argent supplémentaire.

Cela peut lui permettre de survivre à une variation brusque du marché (par exemple, une pandémie mondiale…) ou d’avoir assez de temps pour trouver des fonds supplémentaires (une levée de fonds prenant en général plusieurs mois, commencer une levée quand l’espérance de vie est inférieure à 6 mois met l’entrepreneur dans une situation risquée).

Avoir un burn rate bas vous permet de vous prémunir contre les risques financiers qui guettent les entreprises et d’avoir le filet de sécurité nécessaire pour faire survivre votre entreprise en cas de coup dur.

Peut-être qu’en terminant le paragraphe précédent, vous avez jeté un œil à vos prévisions financières ou appelé votre expert-comptable.

Et là, le drame !

Vous vous rendez-compte que vous n’avez pas 6 mois devant vous.

Face à cette situation, deux constats apparaissent :

  • Constat n°1 : votre business va avoir un besoin de financement.
  • Constat n°2 : vous allez devoir maîtriser votre burn rate pour gagner du temps.

Pour le premier point, on ne peut pas trop vous aider à part vous conseiller de vous mettre en marche forcée pour trouver du capital pouvant répondre à votre besoin de financement.

En revanche pour le second, il existe des actions que vous pouvez faire rapidement pour dompter le burn rate de votre activité.

Comment maîtriser son burn rate ?

Que vous lui préfériez son nom anglais burn rate ou son appellation en français taux de combustion, maintenant, il va falloir apprendre à le contrôler !
Et vous l’aurez compris, pour maîtriser votre burn rate, vous pouvez agir sur deux paramètres : les recettes et les dépenses.

Augmentez vos flux entrants

Pour améliorer les flux entrants, la première étape évidente est d’améliorer les ventes de votre business (grosse surprise, je sais…). Un faible volume de ventes veut dire peu d’encaissement pour venir compenser les décaissements.

Pour ça vous pouvez réfléchir à comment améliorer l’effort commercial pour vendre plus ou comment augmenter la valeur de vos clients (par exemple en augmentant le prix de votre produit, en vendant différents produits complémentaires, en favorisant si vous le pouvez la récurrence d’achat pour allonger la phase durant laquelle votre client vous apporte de la valeur, etc.).

Vous passez déjà probablement beaucoup de temps sur ce sujet donc nous ne nous étendrons pas dessus.

Une autre solution pour augmenter votre capital est de renforcer votre trésorerie en allant chercher des financements externes afin d’augmenter vos réserves. Par exemple en levant des fonds, en souscrivant un emprunt bancaire ou en obtenant de l’aide institutionnelle (prêts de la BPI, de la région, etc.).

Cette solution n’est pas parfaite, particulièrement les emprunts bancaires, car vous devrez les rembourser. Or ces remboursements s’ajouteront à vos frais mensuels et donc augmenteront votre burn rate.

Mais l’endettement permet d’injecter suffisamment de trésorerie pour allonger la durée de vie de votre startup et vous laisser le temps de générer des cash flows positifs. Et parfois, c'est la seule option sur la table à court terme.

Accélérer vos flux entrants

Vous pouvez aussi accélérer les flux entrants en facilitant le paiement de vos clients.

Si vous raccourcissez les délais de paiement de vos clients, l’argent rentre plus rapidement et vient alimenter votre trésorerie. Donc, vous allongez le nombre de mois de survie de votre entreprise.

Pour ça, utilisez des solutions comme l’escompte pour encourager vos clients à payer plus vite et facilitez autant que possible le règlement grâce au paiement en un clic.

Les grands ennemis de la maîtrise de votre burn rate sont les délais de paiements et les impayés. Ils vont empêcher les créances dûes de venir financer les dépenses de votre business.

Vous devez donc mettre en place une stratégie efficace de gestion des impayés et un système de relance automatisé afin de ne pas laisser de paiements échus traîner et de maximiser vos sources de financement.

Une solution en ligne comme Soan peut vous aider sur ce point en automatisant vos relances et en facilitant le recouvrement de vos factures impayées.

Diminuez vos flux sortants

L’autre solution pour maîtriser votre burn rate est de diminuer les flux sortants.

Vous devez surveiller vos cashflows avec attention et éliminer toutes dépenses inutiles.

Pour ça vous pouvez utiliser des logiciels de gestion de trésorerie comme Soan qui vous aideront à gérer votre trésorerie. Vous pouvez aussi vous adjoindre l’aide d’un expert-comptable pour vous aider dans le tri entre dépenses utiles et superflues.

Un levier important trop souvent oublié pour diminuer vos flux sortants est le délai de paiement de vos fournisseurs.

Si quand vous êtes créancier(e), vous voulez faire en sorte que vos clients vous règlent rapidement, quand vous payez, c’est tout l’inverse ! Vous voulez pouvoir payer vos dettes fournisseurs le plus tard possible.

Cela vous permet de ne pas avoir besoin d’avancer les fonds pour financer votre cycle d’exploitation et donc de diminuer votre Besoin en Fonds de Roulement (BFR).

Pour cela il est important d’entretenir de bonnes relations avec vos fournisseurs et de négocier les délais de paiement pour les allonger autant que possible.

En conclusion, vous l’aurez compris, le burn rate est un indicateur qu’il faut absolument suivre et prendre en compte pour bien gérer sa trésorerie.

Les options pour l’améliorer et le maîtriser sont nombreuses mais elles nécessiteront un suivi sérieux de la trésorerie de votre entreprise.

C’est ce suivi qui vous permettra de faire survivre et prospérer votre start-up suffisamment longtemps pour générer des profits.

Soan, la solution de gestion financière qui vous accompagne au quotidien.

Merci d’avoir pris le temps de lire notre article ! N’hésitez pas à visiter notre blog et notre FAQ 🙂

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